Si vous avez des idées suicidaires, aller aux urgences psychiatriques si il y a un risque de passage à l'acte. Ne pas prendre de risque, des solutions existent.
Un numéro d''écoute 7jours/7 24h/24 : le 3114
Contre les idées reçues sur la prévention du suicide…
8/10 parle de leurs intentions avant de faire une Tentative de Suicide (TS).
Le geste suicidaire résulte plutôt d’un non choix. Recherche à mettre fin à une souffrance vécue comme insupportable. C’est la seule solution que la personne perçoit à ce moment-là.
Il n'y a pas un manque de courage, pas de lâcheté mais plutôt une souffrance intolérable et un grand désespoir. Parler de courage risque de valoriser l’acte ce qui risque d’être dangereux vis-à-vis des personnes en souffrance. Parler de lâcheté c’est stigmatiser le suicide.
TS et idées suicidaires peuvent survenir en période de crise comme dans le cas d’une rupture amoureuse ou de perte affective. Quand cette crise est passée, la personne a pu acquérir de nouvelles habilités liées à la résolution de problème et ne plus revivre la crise suicidaire. Cependant, certaines personnes peuvent développer des comportements suicidaires chroniques.
Qd il y a une amélioration après une période de souffrance intense ce mieux-être se produit progressivement. C’est inhabituel de voir une amélioration subite et spectaculaire il faut donc se méfier. Une crise suicidaire dure environ entre 6 et 8 semaines. Un suicide peut survenir après quelque mois d’une amélioration subite. Grande majorité des récidives surviennent dans les quelques mois après une TS.
Il est important de prendre au sérieux l’intention suicidaire. La majorité des personnes qui pensent au suicide ne sont pas surs de vouloir mourir. L’ambivalence est une caractéristique fréquente chez les personnes suicidaires. La plupart des personnes veulent échapper à leur situation insupportable. Elles veulent mettre à terme à leur souffrance et non à leur vie. La plupart des suicides peuvent être prévenus car les personnes sont très ambivalentes. Elles se donnent une chance en cherchant une aide.
Parler du suicide ouvre une porte vers le dialogue. En discuter permet à la personne de discuter de ses émotions, angoisses et sa souffrance et de faire baisser la tension. Aucun risque d’inciter la personne en parlant avec elle du suicide.
Toute personne suicidaire ne souffre pas de maladie mentale. Une crise suicidaire n’indique pas forcement que la personne souffre de maladie mentale.
Epidémiologie
Suicide
La France est un des pays européens qui a le plus fort taux de suicide.
En France environ 9200 personnes meurent chaque année de suicide.
C'est la 2eme cause de décès chez les 15/24 ans et la première cause de mortalité chez les 25-34 ans
La prévalence de suicide varie selon le sexe : 3 fois plus élevé chez hommes que chez la femme. Les moyens utilisés sont plus létales chez les Hommes.
Tentative de suicide
200000 par an en France
8 % de la population dit avoir fait une tentative de suicide
.
Taux de récidive de 22 % pour les hommes, 35 % de récidive pour les femmes. Ce qui met bien en évidence qu'une tentative de suicide antérieure constitue un facteur de risque. Également, le risque de décès augmente avec le nombre de récidive.
Incidence des tentatives de suicide : 2 femmes pour un homme.
Modèle RUD : évaluation à 3 niveaux du risque suicidaire : Risque/Urgence/Dangerosité
Quand des intentions suicidaires sont dépistées chez une personne en crise, il est nécessaire d’évaluer la gravité de la crise avant d’établir un plan d’intervention. L’évaluation du potentiel suicidaire constitue la première étape de l’intervention. Lors de cette évaluation, le clinicien s’intéresse à l’évaluation du risque suicidaire : Ce sont les facteurs qui augmentent le risque de décès par suicide.
On s’intéresse aussi à l’évaluation de l’urgence du passage à l’acte : c’est l’imminence de la conduite suicidaire.
Le troisième point est l’évaluation du danger entrainé par le scénario suicidaire.
Evaluation du risque
Permet de considérer les éléments du passé pouvant influencer la survenue du décès par suicide à partir des facteurs individuels, familiaux et psycho-sociaux. C’est une estimation à partir des connaissances d’épidémiologie sur les facteurs de risque et de protection vis-à-vis du suicide.
Les facteurs qui augmentent le risque de décès par suicide sont nombreux :
Facteurs individuels : les antécédents suicidaires personnels ; la présence de santé mentale : dépression, psychose, troubles de la personnalité, la dépendance à l’alcool/drogues ; la mauvaise estime de soi ; l’impulsivité ; l’agressivité ; la présence de troubles de santé physique (maladie, handicap)
Facteurs familiaux : La présence de violences, d’abus sexuels ; les pertes et les abandons précoces ; l’existence d’une relation conflictuelle entre les parents et la personne ; les problèmes de toxicomanie et d’alcoolisme chez les parents ; négligence de la part des parents ; la présence de conflits conjugaux majeurs ; les comportements suicidaires chez l’un ou les deux parents ; les problèmes de santé mentale d’un ou des parents
Facteurs psycho-sociaux : Les difficultés économiques persistantes ; isolement social et affectif ; séparation et perte récente de lien important ; les difficultés professionnelles ; le fait d’être endeuillé à la suite d’un suicide ; les difficultés avec la loi ; les problèmes d’intégration sociale.
Evaluation de l’urgence suicidaire
Urgence suicidaire est une mesure de la probabilité que la personne suicidaire passe à l’acte durant les prochaines 48h. L’urgence réfère à une proba a court terme. Elle peut énormément varier même au cours d’un appel tel ou un entretien.
Elle est établie à partir d’un dialogue direct avec la personne. Elle ne peut pas se deviner Une personne en urgence suicidaire doit être réévaluée périodiquement. Il importe aussi d’identifier l’événement déclencheur qui est à l’origine de la crise suicidaire. Il est habituellement assez récent.
Une personne est considérée en urgence faible quand elle désire parler et qu’elle est à la recherche de communication. Elle recherche des solutions, pense au suicide mais n’a pas de scénario suicidaire. Elle maintient des projets pour les prochains jours.
Une personne est considérée en urgence moyenne si son équilibre émotif est fragile. Elle envisage le suicide et son intention est claire. Elle a envisagé un scénario suicidaire mais son exécution en est reportée. Elle ne voit que peu de recours autre que le suicide pour cesser de souffrir. Elle a besoin d’aide et exprime directement ou indirectement son désarroi.
Une personne est considérée en urgence élevé si elle est décidée ; Sa planification est claire. Le passage à l’acte est prévu dans les quelques jours à venir. Soit elle est coupée de ses émotions et rationnalise ses décisions, soit elle est très émotive et agitée. Elle se sent complétement immobilisée par la dépression soit au contraire dans un état d’agitation. Elle a un accès direct et immédiat à un moyen de se suicider. Elle a le sentiment d’avoir tout fait, d’avoir tout essayer.
3. Evaluation de la dangerosité
Repose sur la létalité du moyen et l’accessibilité du moyen. Au cours de cette évaluation. L’intervenant doit prendre en compte la létalité du scénario en questionnant la personne suicidaire sur les moyens qu’elles pensent utiliser lors du passage à l’acte. Les questions directes quant au scénario suicidaire peuvent semblées gênantes à poser mais elles peuvent être réconfortantes et apaisantes pour une personne suicidaire. La personne suicidaire interprète les questions directes comme une compréhension de sa souffrance.
Si l’accessibilité directe aux moyens est facile, il faut considérer que la dangerosité est extrême
Sources utiles :
Numéro de téléphone 3114
Psychopathologie du suicide - Livre et ebook Psychologie clinique de Jérémie Vandevoorde - Dunod
Comments