« Les erreurs systématiques maintiennent chez les personnes leurs croyances de base en dépit de la présence d’éléments concrets contradictoires » Aaron Beck
Le monde est complexe avec beaucoup d’informations à traiter. En parallèle nous avons au niveau cognitif des limitations (capacités attentionnelles limitées par ex.). Notre cerveau est donc obligé de faire des raccourcis, des déviations de la pensée logique.
Ce sont des façons rapides et intuitives de porter des jugements ou de prendre des décisions qui sont moins laborieuses qu’un raisonnement analytique.
Ces processus de pensée rapide sont souvent utiles mais sont aussi à la base de jugements erronés typiques. Tout le monde en fait de manière régulière. Les biais sont contextuels et se déclenchent souvent lors des situations d'incertitude.
Le concept de biais cognitif a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel d'économie 2002) et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique. Depuis, une multitude de biais intervenant dans plusieurs domaines ont été identifiés par la recherche en psychologie cognitive et sociale.
Il est essentiel en thérapie de repérer ces différents biais cognitifs car ces derniers influencent notre manière de percevoir le monde et donc notre vécu émotionnel.
Voici plusieurs biais cognitifs :
1. Le Biais de confirmation : Tendance à rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent.
2. L’inférence arbitraire : Le sujet va tirer des conclusions en l’absence de preuve ou d’évidence « le prof ne m’a rien dit à l’oral, il va très mal me noter ».
A implique B
3. Abstraction sélective : Le sujet va se focaliser sur un détail en ignorant la globalité d’un événement et l’interprète hors de son contexte « J’ai rougi à l’oral, le prof n’a retenu que ça. »
Aider la personne à se remémorer d’autres éléments de la situation pour qu’elle ait une vision + contrasté et équilibrée des choses
4. Surgénéralisation : Le sujet va appliquer une conclusion à une grande diversité d’événements en partant d’une expérience problématique isolée. « J’ai raté mon bac, je vais tout rater maintenant, je ne vais jamais réussir un examen »
5. Personnalisation : Relier des événements particuliers à sa propre personne.
Le sujet considère que tout ce qui est négatif est sa faute et le positif est dû à la chance.
6. Raisonnement dichotomique : Loi du tout ou rien, sans nuance intermédiaire Raisonnement en ou. Ou tout blanc ou tout noir. « Si je rate mon examen, tout est foutu »
7. Maximiser le négatif et minimiser le positif : Ne retenir que les événements négatifs (dramatisation) et négliger les positifs. Exagérer ses erreurs et minimer les points forts.
8. Etiquetage : Jugements définitifs que l’on pose sur soi-même ou sur les autres. Manière de catégoriser
9. Effet de Halo : Généraliser l’ensemble des caractéristiques d’une personne à partir d’une seule.
Bibliographie :
10 distorsions cognitives qui entretiennent des émotions négatives | Psychomédia (psychomedia.qc.ca)
Comments